samedi 31 octobre 2009

La culpabilité

Quand une personne, particulièrement une femme (comme moi, par exemple) a des enfants, elle découvre un phénomène tout à fait nouveau: La culpabilité. C'est bien simple, c'est presque comme une deuxième paire de bas, tellement on la ressent souvent.

La culpabilité survient à toute sorte de moments; Sous la douche, dans le bus, au travail, en pleine nuit, même parfois au beau milieu d'une partie de jambes en l'air! Les raisons de sa venue sont incroyablement multiples; Un repas manqué, une arrivée en retard à la garderie, un enfant chicané trop fort, une mitaine oubliée à la maison, etc., etc, etc.

Avoir un bout de chou malade dans le décor amène aussi son lot de culpabilités. Pas tant sur la cause de sa maladie, parce qu'il aurait fallu que nous fussent devins pour savoir que nous avions ce gêne en nous, mais sur pas mal de détails de la vie de tous les jours.

Comme Lucas a son Cystagon à prendre religieusement à chaque 6 heures, quand on passe tout droit, la culpabilité se pointe le bout du nez. Quand on oublie de lui mettre ses gouttes dans les yeux, bonjour la culpabilité. Quand on aimerait pouvoir donner plus d'attention à nos autres enfants, mais que l'on est débordés par les médicaments, le repas, les couches, alouette! Comment on se sent, vous pensez?

Évidemment, je sais que je fais mon gros possible, que ce que nous demande l'hopital est quasi-surhumain, même pour un couple qui n'aurait qu'un seul enfant, et qui aurait une nounou à temps plein. Le docteur de Lucas le dit, et je la seconde; Les demandes faites aux parents d'enfants cystiniques sont énormes, ne tiennent pas comptes des réalités de la vie. Cependant, notre devoir est de faire de notre mieux au travers de tout ça.

SUPERWOMAN

Vous connaissez superwoman, celle qui s'habille comme superman, en plus sexy, évidemment. Ce terme est aussi utilisé pour décrire des mères de familles qui font toujours tout à la perfection, tant au boulot, qu'avec les enfants, qu'à la maison, qui a une libido à tout casser, qui est toujours bien peignée, qui a les jambes rasées de près, des repas toujours équilibrés, alleluia!

Je vous annonce tout de suite que je ne suis PAS superwoman. D'abord, je ne me peigne que très rarement (pas le temps), mon appart est en bordel (pas le temps), je pète les plombs au moins 1 fois par jour, et surtout, je ne me rase jamais les jambes.

Sérieusement, je crois qu'à trop vouloir se prendre pour une superwoman, qui fait toujours tout parfaitement, sans erreurs, et dans la joie, tout ce que je risque de me taper, c'est un beau gros burn out. Je préfère vivre avec mes petites culpabilités, que j'arrive toujours à chasser assez facilement du revers de la main...

lundi 26 octobre 2009

Mon divorce d'avec le Jean-Coutu

Quand j'avais 3 enfants dits en bonne santé, j'allais régulièrement à la pharmacie Jean-Coutu située près de chez moi. La proximité faisait mon affaire, les prix... Bof, tout est cher partout anyways!

Depuis que Lucas prend des médicaments en quantité industrielle, j'ai maintes fois eu l'occasion de déchanter de cette pharmacie. Le service y est pourri dès que les médicaments demandés dépassent en complexité les célébrex, effexor et marvelon de ce monde. Bref, dès que les pharmaciens ont à faire travailler leurs petites méninges, tout devient plus compliqué. Voici quelques exemples;

Évidemment, au début, plusieurs produits étaient manquants. Bon, pour ça, ils ont l'excuse que Lucas nécessite des mixtures vraiment non communes, et qu'une pharmacie ne peut pas tout avoir en stock. Cependant, je m'explique mal qu'ils n'en avaient commandé que pour la première prescription, et non pour les mois à venir, ce, sachant que Lucas avait une ordonnance renouvelable pendant 3 mois.

Les premières fois que j'ai été y chercher mon bicarbonate de sodium à 30$ la prescription, j'ai reçu 2 petites bouteilles de 250 ml chacune. Je les ai appelés pour leur faire remarquer que Lucas en prenait en s'il vous plait, et que je ne tenais vraiment pas à passer ma vie à commander ce produit. Je leur ai dit qu'ils pouvaient sans problèmes m'en préparer un gallon (étant consciente que j'exagérais). Par la suite, ils m'ont remis 2 bouteilles de 500 ml, ce qui est déjà moins pire. Cependant, le prix est resté le même que si j'en avais pris 250 ml. Voyez-vous l'arnaque? Ils ne me font pas payer pour le produit en tant que tel (qui ne coûte rien à faire), mais pour le temps de travail que ça demande pour le faire. Comme ça prend sensiblement le même temps de faire 500 ml qu'un litre de médicament, c'étais pas mal plus avantageux pour eux de m'en donner des petites doses, histoire que je revienne souvent, et paie souvent le fameux 30$. Crosseurs, non?

Lucas prend su magnésium per os (par la bouche). Une fois, j'ai passé une commande pour le magnésium à la pharmacie. On me répond de passer dans 3 heures, que ma commande sera prête. Quand Mathieu est revenu avec le médicament, on s'est rendus compte qu'ils nous avaient donné des fioles de magnésium IV (intra veineux). Je les appelles, leur demande des explications, tout en les traitant d'incompétents au passage. Le pharmacien me dit qu'il PENSE que c'est la même chose. Je lui demande s'il le pense ou s'il en est certain. Différence qui a sa petite importance pour moi.. C'est tellement de troubles de faire un bébé, on ne va pas faire exprès pour le maganer. Il me répond; ''Écoutez madame, on est des professionnels, on ne va pas vous donner n'importe quoi''. Ben non... Ayant perdu confiance, j'appelle la pharmacie de Sainte-Justine, oû on m'explique que effectivement, quand les concentrations nécessaires sont plus élevées, on peut utiliser le magnésium IV en per os. Cependant, la pharmacienne me conseille d'apporter mes fioles à la pharmacie pour qu'ils me les vident dans une grosse bouteille, car il faut une seringue avec aiguille pour sortir le magnésium IV des fioles. Je re-retourne à la pharmacie le lendemain matin. Leur demande de me transvider mon magnésium. Quand je reviens le chercher, le caissière me demande 30$ pour. Personne n'avait jugé bon de noter que cette commande avait déjà été payée. Une chance que j'ai la gueule nécessaire pour me défendre!

Il y a aussi les détails bénins, comme des produits rendus sans la date d'expiration, ou sans la mention ''réfrigérer'' pour un produit se conservant au froid.

La goutte qui a fait déborder le vase (qui était déja pas mal assez plein, mettons), c'est quand je les ai appelés pour leur demander de m'imprimer les papiers de médicaments qui avaient été rejetés par mon assureur. Comme il y en a 13, ils me chargent des frais de 5$. Là, j'ai pèté les plombs. Depuis la mi-septembre, ils ont fait au moins 1000$ avec nous, juste en médicaments. La- dessus, il y a au moins 300$ que j'ai payé de ma poche. J'ai ''parlé'' au gérant, et pas moyen de m'exempter du 5$ à payer; ''Les règlements, c'est les règlements pour tout le monde, madame''. Au ouain?

Je vous annonce donc qu'en plus d'être des pharmaciens pourris, les pharmacies Jean-Coutu sont de mauvais gestionnaires; Pour éviter d'exempter quelqu'un de payer 5$ une fois, ils ont perdu non seulement 1, mais 5 clients (on est 5 dans la famille) dont Lucas qui est un client Jack Pot pour une pharmacie!

samedi 24 octobre 2009

Conciliaiton travail/famille/études... Ouch!

Celui qui a inventé le terme conciliation travail/famille n'a pas d'enfant. Ce n'est pas en travaillant 40 heures semaine qu'on peut concilier quoi que ce soit. Même une personne sans enfants arrive à manquer de temps pour profiter de la vie, à 40 heures semaine. Quand on a 1, 2 ou 3 enfants, la routine de vie, travail inclus, ressemble a une valse qui tournerait sans arrêt. Lever, dejeuner, ecole, travail, retour, souper, devoirs, bain, dodo, lever, dejeuner, ecole, travail, retour...et ainsi de suite.

La fin de semaine, on est un peu plus lousse, mais on a de multiples tâches à faire qu'on a négligées la semaine durant. En plus de ça, on essaie de trouver le plus de temps possible pour profiter un peu de nos enfants (et eux de nous). Quand on travaille dans un milieu comme le mien (hospitalier), et qu'on est obligés de travailler une fin de semaine sur deux, on se ramasse à avoir à peine 4 jours par mois pour tripper en famille. Et là, il faut souhaiter: Qu'il fasse beau, qu'on ait les moyens financiers nécessaires à nos aspirations de loisirs familiaux, qu'on n'ait pas d'autre chose de prévu, de moins le fun, mais de tellement obligatoire.

Quand, dans une famille comme la mienne, la papa est aux études à temps plein, la routine familiale fait OUCH! Le ménage aussi, d'ailleurs. Malgré un horaire archi-organisé, il peut arriver qu Mathieu ait un travail à teminer, un texte à lire. Du coup, je dois assumer le rôle de chicaneuse d'enfants qui n'écoutent pas quand il est temps d'aller se coucher, en plus de la fatigue d'une looongue journée de travail. Je ne peux m'empêcher de me demander; Mais comment font les monoparentales??? Si j'étais croyante, je dirais que ce sont des saintes. Comme je suis plus terre à terre, je dirai que ce sont des magiciennes, des sur-femmes! Bref, des mamans qui aiment leurs enfants et qui ont simplement pas le choix!

Quand il me prend l'envie, comme ce soir, d'écrire sur mon cher blogue, c'est souvent au dépens de précieuses heures de sommeil. Une partie de moi envisage quoi me faire comme lunch pour demain, ma voix crie aux enfants d'accélérer leur mise en pijama, et la seconde partie de ma matière grise s'amuse dans les tournures de phrases. Pendant tout ça, je chatte avec mes amis sur facebook. Bref, je suis une maman multi-fonctions!

Tant qu'à avoir une vie occupée, pourquoi ne pas avoir, en plus, un enfant malade? Évidemment, la maladie de Lucas nous complique un peu la vie, on a les médicaments à préparer, il faut les donner, il y a le gavage à installer, les poches de gavage à laver, les visites à l'hopital, le niaisage à la pharmacie pour les médicaments... Je me suis rendue compte qu'en 2 semaines, TOUTES mes journées de congé seront en partie passées dans un hopital, ou une clinique. Déprimant, non? Déjà que je travaille dans un hopital...

Heureusement, ce ne sera pas toujours le cas. Avec le temps, les rendez-vous de Lucas vont s'espacer, Mat va finir l'université, les enfants vont grandir, à 80 ans, je devrais être bonne pour prendre ma retraite... Et savez-vous ce que je vais faire??? M'ennuyer!!!

jeudi 22 octobre 2009

To vaccin, or not to vaccin

Les opinions sont divisées, les arguments se valent dans les deux camps. Le camp pro-vaccin parle de santé publique, de sécurité individuelle, de responsabilité sociale. Le clan anti-vaccin parle de vaccin mal testé, d'exagération médiatique, de mercure dans les vaccins, de grippe pas si pire qu'on le dit, des intérêts pharmaceutiques.

Moi, au travers de tout ça, je dis: Vaccin!

Vaccin parce que je travaille avec des gens malades

Vaccin parce que mon bébé est de santé plus précaire que la normale

Vaccin car je préfère quelques petits effets secondaires à une grippe de chien pendant une semaine, et les complications qui peuvent éventuellement survenir

Vaccin, car le même a déjà été donné ailleurs dans le monde, dans problèmes majeurs

Vaccin, parce que si je ne me fais pas vacciner, mon employeur pourrait me mettre en congé sans solde et que je n'en ai pas les moyens

Vaccin parce que j'en ai soupé des propagandes anti-vaccins venant de toutes parts. Si les enfants des autres ne pognent pas la rubéole, c'est parce que mes enfants sont vaccinés

Vaccin pas parce que je badtrippe sur le H1N1, mais parce que je prend ça aussi au sérieux que la grippe saisonnière, pour laquelle je me fais aussi vacciner

Tant mieux si la supposée pandémie n'est qu'une exagération, tant mieux si les médias ont tout monté en boule de neige, tant mieux si je me suis fait vacciner pour rien. Tant mieux s'il n'y a pas de grippe cette année! Je n'aurai juste pas pris de chances!

Les méchants médicaments

Parmi les parents qui lisent ce blog, levez la main, ceux qui n'aiment pas à avoir à donner des médicaments à leurs enfants. Je vous laisse expliquer à votre entourage pourquoi vous venez de lever la main devant votre ordinateur... Moi aussi je n'aime pas ça, donner des médicaments, je n'aime pas avoir à en prendre, avoir à y penser, me sentir coupable quand j'ai oublié une dose, et avoir à trimballer ça partout.

Quand on a appris que Lucas était malade, que sa maladie nécessitait une médication À VIE, j'ai un peu paniqué. Et là, je ne savais pas encore le nombre de doses dont il aurait besoin à chaque jour. Quand on a vu l'Ophtalmo, et qu'elle nous a parlé de gouttes dans les yeux AUX HEURES là, j'ai vraiment paniqué. Je n'étais sincèrement pas convaincue d'avoir la force de me lancer dans cette aventure. heureusement, quelques jours plus tard la nephrologue m'a confirmé que les fameuses gouttes n'étaient qu'aux 2 heures, Fastoche!

Avant, je rêvais de gagner à la loto pour voyager, payer un toit vert à ma coop, ne plus travailler. Maintenant, si je gagne à la loto ( ce qui m'étonnerait vraiment, car j'achète très rarement un billet de loto), je paierais les médicaments de Lucas, car ils ne sont pas tous couverts par le $%?&* d'assureur que je paie 200$/mois pour je me demande quoi. On a fait une demande de médicaments d'exception, mais c'est laissé à leur discrétion. Je vous dirai donc prochainement si la SSQ est humaine.

Vous connaissez la substance nommée ''Bicarbonate de sodium''? De la petite vache. On en met dans les gâteaux pour les faire lever, ou on peut l'utiliser pour déboucher des tuyaux, par un procédé que je n'ai pas trop compris, mais qui est très écolo, parait-il. Ça se vend environ 1$ la boîte un peu partout. Lucas en prend. 4 fois 35 ml par jour. Bref, environ 4 shooters de petite vache par jour. Le chanceux! J'y ai goûté, et ça goûte réellement la petite vache. La pharmacie me le vend un maigre 30$ le litre. Non couvert, évidemment, pcq c'est pas un vrai médicament. Ça n'a même pas de code de médicament... Pourtant, il en a besoin pour vivre.

Le Cystagon, médicament principal, en fait le SEUL médicament efficace contre la cystinose m'est DONNÉ par l'hopital. J'y vais, je leur dis combien j'en ai besoin, et ils me le donnent. Merci bonsoir!... J'adore cet hopital!

J'ai remarqué dès notre retour à la maison que ma pharmacie était très compétente quand il était temps de donner des antibiotiques courants, des anti inflammatoires, etc. Bref ce que Monsieur et Madame tout-le monde prennent régulièrement, mais qu'ils perdaient soudain de leur compétence devant un cas plus complexe. J'ai dû m'engueuler plusieurs fois avec eux (sous le regard amusé de Mathieu, qui s'amusait de mon attitude moralisatrice), avant d'avoir un semblant de service qui a du bon sens. Le fameux bicarbonate, que lucas prend en doses industrielles (pour du bicarbonate) m'était envoyé en 1 ou 2 bouteilles de 250 ml. Le magnésium, que Lucas prend en sirop m'était envoyé en fioles pour intraveineuses (fallait une seringue AVEC AIGUILLE pour le sortir de la bouteille). Etc...

Autre côté spécial lié à la médication de Lucas. Comme ses médicaments lui sont donnés par son tube, à l'aide de seringues sans aiguilles, et comme je ne suis pas très ordonnée de nature, il y a maintenant des seringues qui se ramassent un peu partout dans la maison. On dirait un appart d'enfants junkies. Au lieu de jouer avec des crayons de cire, ou des petites autos, mon bébé joue avec des seringues... douteux!

dimanche 18 octobre 2009

Voyager, toute une aventure!

Quand on se met à faire des bébés, une des premières choses qui nous saute aux yeux est à quel point il devient soudaimenet compliqué d'aller passer ne serais-ce qu'une fin de semaine à la campagne. Fini, le sac ne contenant qu'une paire de bobettes de rechange, et une brosse à dents! Désormais, on a droit à: Un sac pour bébé, avec des couches, des vêtements de rechange pour 4 jours (si on ne part que 2 jours), des petits pots de purée, un parc, des jouets, de la crème à fesses, alouette!

Quand le bébé en question a la Cystinose, par exemple, là ça devient pas mal plus compliqué; À la panoplie habituelle, il faut ajouter: Une valise de médicaments, un sac de seringues, l'horaire des médicaments, des tubes de gavage de rechange, une tige de soluté, une pompe à gavage, le nécessaire à gavage, et des vêtements pour 8 jours! (Le mauzusse de tube du gavage a été créé par un imbécile, et le bouchon passe son temps à s'ouvrir, répandant ainsi du ''jus d'estomac'' partout dans les vêtements de bébé, la joie!)

Bref, les déplacements sont aussi devenus plus compliqués. Que ce soit une sortie d'une journée à la ronde, un après-midi chez des amis ou une fin de semaine chez les grands-parents, on doit sans cesse penser à trimballer notre arsenal médical. Évidemment, pour une sortie d'une journée oû on revient faire dodo à la maison, on ne traîne pas la pompe à gavage, c'est déjà ça de pris, mais tout de même!

C'est hélas une des réalités auxquelles on devra s'habituer, parce qu'on en a à perpétruité. Quand Lucas grandira, les comprimés remplaceront les sirops, le tube de gavage prendra le bord. Au lieu d'une valise de médicaments, on traînera une boîte à pilules et une bouteille d'eau. Il y a présentement des études en cours pour réduire le nombre de doses de cystagon (et par la bouche, et les goûttes occulaires) à 2 fois par jour. Ça fera du bien, mais Lucas continuera à avoir besoin de ses suppléments. Bref, on traversera la rivière quand on sera rendu au pont!

En attendant, à nous les bagages dignes du clan panneton. On pense à s'acheter un chameau pour trimballer tout ça, mais je pense qu'il s'ennuierait du désert, quand il fera -30 degrés cet hiver...

jeudi 15 octobre 2009

ATTENTION... Bonne nouvelle!

Oyé oyé!

En fouillant dans les paramères de mon super blogue, j'ai trouvé oû cliquer pour que vous n'ayez pas à devenir membres de ''vie de famille...'' pour écrire des commentaires.

Vous n'avez maintenant plus d'excuse! Nous avons hâte de vous lire!

L'hopital

Avec l'annonce de la Cystinose de Lucas, la famille s'est comme aggrandie; la maison aussi. Lucas a maintenant une matante travailleuse sociale, une nutritionniste, une qui s'occupe des soins à domicile, une qui est infirmière en néphrologie, et une autre qui est médecin. Sans compter le service de liaison du CLSC, et les autres que j'oublie. (On se croirait aux prix gémeaux)

Notre maison, qui était déjà assez grande a maintenant une extension, que nous visitons le plus rarement possible; L'hopital Sainte-Justine! Nous devons y aller régulièrement, soit aux 2 semaines. Avec le temps, les visites vont s'espacer, mais nous avons un abonnement à vie dans cet établissement. Lucas a la gastro? Sainte-Justine...! Lucas a une méchante grippe? Sainte-Justine...! Lucas vomit souvent? Sainte-Justine...! Lucas a l'air moche? Sainte-Justine...!

La fatalité dans tout ça, c'est qu'il risque d'être hospitalisé souvent. Par souvent, je ne sais pas trop encore ce que j'avance. Je le saurai quand ça arrivera. Tout ce que je peux affirmer, c'est que les épidémies de Gastro sont à fuire comme la peste pour Lucas. Pour lui, ça peut facilement vouloir dire quelques jours à l'hopital.

Ce qui est encourageant dans cette histoire, c'est que c'est un excellent hopital, avec du personnel compétent, et SURTOUT, des médecins disponibles, à l'écoute des parents. Travaillant moi-même dans le domaine de la santé, je n'en reviens pas du contact que nous avons avec les médecins. Ils passent voir leurs patients plusieurs fois par jour, sont facilement rejoignables en cas d'inquiétude parentale, et ne nous prennent pas pour des imbéciles.

Évidemment, le fait d'avoir la grande gueule qu'on me connaît ne nuit pas vraiment. En cas de doute, d'inquiétude, il ne faut pas hésiter à poser des questions sur ce qui a été fait, de demander si le médecin est avisé, comme ça m'est arrivé; Un jour, je revenais de ma journée de repos à la maison, et je me rends compte que Lucas a le corps recouvert d'une éruption cutanée. J'appelle l'infirmière et elle me dit qu'il s'agit d'un virus, réponse fourre-tout, à mon avis. Je lui demande si le médecin est avisé et elle m'assure que oui. Quand Mathieu revient de se dégourdir les jambes, je lui demande si le médecin a bien examiné Lucas. Il me répond que non, car il dormait (Lucas, pas le médecin). Je rappelle l'infirmière, lui dis que le médecin n'a en fait pas examiné Lucas et la somme de l'appeler immédiatement. Quelques minutes plus tard, le médecin arrive, et constate. Ce n'est PAS un virus... Lucas fait une réaction à son médicament principal, le Cystagon...

Tout ça pour dire que même dans un établissement oû le personnel est compétent et à l'écoute, des erreurs sont possibles. En tant que parents d'enfants malades, nous sommes les mieux placés pour remarquer ce petit quelque chose de différent, ce petit bouton qui vient d'apparaître, ce pied qui semble plus enflé, ces yeux plus rouges qu'à l'habitude. Il ne faut pas avoir peur de déranger le personnel, il faut se fier à notre jugement, car il est aussi valable que le leur!

mercredi 14 octobre 2009

Un bébé... pas comme les autres!

Plus le temps passe, et plus je me fais à l'idée que j'ai un bébé différent des autres. Moi qui ai toujours recherché la différence, je suis bien servie!

Il ne passera pas sa vie dans un feuteuil roulant, il pourra jouer au soccer, vivre ses premières amours, faire des mauvais coups, passer son doctorat s'il le désire, mais il sera connu de l'ensemble du département de néphrologie de Sainte-Justine, il aura des permissions spéciales à l'école, devra prendre des médicaments pour toujours, aura une odeur différente de ses amis et sera toujours plus fragile.

En dehors de sa maladie, Lucas reste Lucas. Petit garçon sympathique, allumé, curieux. Ses endroits de prédilection sont le lave-vaisselle, l'imprimante, et la sacoche de sa maman. Non, je ne cherche pas le lien entre ces objets, s'il en est un. Peut-être a t-il un esprit rebelle qui le pousse à vouloir à tout prix explorer des endroits interdits? Deviendra t-il explorateur? Un indiana Jones urbain, spécialisé dans les fouilles domestiques?

C'est quand je retrouve une moitié de coeur de pomme dans la réserve de papier de l'imprimante que je pousse un gros soupir. Tout comme quand je le trouve en train de machouiller ma carte de crédit, ou de vider le panier du bas du lave-vaisselle, que je suis en train de remplir.

D'un autre côté, il me fait rire par l'originalité de ses jeux. Tout comme son frère et sa soeur d'ailleurs! Quiconque a déjà eu des enfants sera d'accord: Avec eux, pas besoin de télé pour se divertir... Suffit de les regarder jouer! Noémie, pour jouer, a besoin d'espace. Pour elle, on dirait qu'un jeu n'est pas réussi si la maison est encore en ordre. Des couvertures étendues dans la salle à manger, au travers de toutous, de poupées, de chaises et de sacs remplis de jouets, j'en ai ramassés plus qu'à mon tour! Quand elle joue, elle se fait des scénarios, elle reproduit la vraie vie, mais avec sa propre vision. Elle peut parler toute seule durant des heures, changer de voix, s'inventer une petite soeur, Léonie.

Émile, lui a toujours été mon fiston créatif, le petit ingénieur de la famille. Doté d'un esprit de logique et d'analyse qui m'étonne à chaque jour, il en a passé des heures à jouer au train, au lego, ou à s'inventer des jeux avec des trucs trouvés dans le bac de recyclage. C'est aussi le sportif de la famille, celui qui aime courir, faire du vélo, grimper, faire des pirouettes. Avec son amie Roxane, il peut passer une heure à faire des redressements assis. L'autre jour, ils se sont rendus jusqu'à 500! Ils ont très bien dormis cette nuit-là...

Lucas, en plus de son esprit aventurirer, aime bien jouer avec des petites autos. Il les promène en faisant broum broum, il les goûte, les mets une à côté de l'autre. Sinon, c'est le roi des boules! Ça, ça le rend heureux à tout coup!

Comme vous le voyez, regarder les enfants jouer, c'est beaucoup plus diversifié que tout ce que l'on peut trouver en zappant à la télé. On est assurés de l'originalité du contenu, du bon jeu des acteurs. Seul bémol: C'est tellement plus salissant que d'allumer l'écran!

vendredi 9 octobre 2009

Vive le CPE!

Quand j'ai appris l'ampleur de ce qu'impliquait la maladie de Lucas, c'est bête, mais la pensée première qui m'est venue en tête est: Merde! On fait quoi avec la garderie??? Faut croire que j'ai l'esprit pratique...

C'étais sans compter que je fais affaire avec la meilleure garderie au monde, le CPE Pavillon des Tout-Petits. En plus d'être sur mon lieu de travail, cette garderie a un staff extraordinaire. Des gens humains, qui ont un grand amour des enfants, qui ont des idées originales (je leur ai piqué plein de trucs pour désennuyer les petits quand il pleut), qui sont sympathiques (ça, ça peut être un inconvénient, car j'ai tellement de jasette que c'est parfois long d'aller porter les enfants...), et surtout, avec qui je me sens parfaitement à l'aise de laisser mes enfants, même Lucas qui a des besoins particuliers.

Sur le coup, j'ai paniqué, et j'ai tout de suite appelé Nicole, qui s'occupe de la garderie. Elle m'a tout de suite rassurée, Lucas garderait sa place, et l'équipe s'adapterait à ses besoins. Bref, on allait trouver le moyen de s'arranger. C'est ce qui est arrivé. Dès qu'on a eu le OK du médecin, on a organisé une session de Lucas-101, oû je leur ai fait mes recommandations de maman, leur ai montré ce qu'il y avait à savoir sur les médicaments, et en ai profité pour bavasser un peu, évidemment!

C'est tellement rassurant de savoir que je peux laisser mon petit blondinet à la garderie et partir en paix pour la journée. Je sais qu'il est bien, qu'il aura ses médicaments, et surtout, qu'il s'amusera et se fera de nouveaux amis. Pour moi, c'est aussi une occasion de retouver un rythme de vie plus près de la normale, de faire mes tâches de coop (que j'ai négligées pas mal récemment), de m'endormir sur le divan.

Ça oui, depuis quelques temps, j'ai remarqué que je m'endors partout. Sur le divan, à la physio, devant mon ordiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii... Faut dire qu'avec les heures de médication (minuit, 6 heures du mat, entre autres), la job, les enfants, la maison qui fait dur, la bouffe, il ne reste plus grand temps pour mon sport préféré!

Il faut faire des choix dans la vie, à ce qu'il parait. Au lieu d'écrire un peu sur ce blogue, que vous déserterez rapidement si il n'est pas assez alimenté, j'aurais pu aller faire la sieste, mais je n'aurais pas pu rendre hommage à mon CPE préféré! (Surtout quand c'est Mathieu qui va chercher les enfants!)

lundi 5 octobre 2009

Appel aux parents

Vous, les parents qui lisez ce blogue, je suis certaine que mes histoires vous rappellent des tranches de vie, des petites anecdotes, alors pourquoi ne pas les partager?

Que nos enfants soient malades, comme Lucas ou en santé, comme la majorité (heureusement), ils nous font tous vivre des aventures quotidiennes. J'ai bien envie de connaître les vôtres, d'autant plus que ça pourrait me donner des idées de sujets pour le futur.

Certaines personnes me font le commentaire que je devrais écrire plus régulièrement. C'est quelque chose que j'adorerais pouvoir faire, mais de ces temps-cis, je manque vraiment de temps. Lucas me fournit quantités de tâches que je n'avais pas avant, sans oublier les devoirs de Émile, l'école de Mathieu, et Noémie que je ne dois pas oublier au travers de tout ça.

Vous avez des choses à partager? Des émotions à ventiler? Des mots d'enfants amusants? Envoyez-les moi et je vais me faire un plaisir de les publier. N'oubliez pas... Plus on est de fous, plus on rit!

Sacré Murphy!!!

Nous connaissons tous ces fameuses lois de Murphy, qui nous font tous tant rager sur le coup, mais rigoler par après. Si une tranche de pain (beurrée, s'il vous plait) tombe sur le sol, devinez de quel côté elle tombera? Si vous vous réservez une soirée en amoureux, ce sont les enfants de qui, qui tomberont malades?

Avec l'arrivée des enfants dans ma vie, j'ai pu observer une augmentation de ces fameuses lois de Murphy. On dirait que j'ai créé des spécialistes en la matière. J'ai remarqué, non sans une légère exaspération, que les scénarios catastrophe se reproduisent invariablement;

-Plus les parents sont pressés, moins les enfants le sont (L'inverse est aussi vrai)

-Plus on a un rendez-vous important, plus les enfants ont de chances d'être malades

-C'est quand on vient de laver le plancher que les enfants renversent leur jus de raisin sans nous le dire

-Des parents qui désirent une soirée en tête à tête doivent s'attendre à ce que soit leurs enfants, ceux de la gardienne ou la gardienne elle-même soit malade.

-Des parents qui se calinent au lit réveillent immanquablement les enfants, SURTOUT s'ils font attention pour ne pas faire de bruit.

-C'Est toujours LA fois que les parents n'emmènent pas de linge de rechange que les enfants font pipi dans leurs culottes, surtout pas toutes les autres fois oû on a trimballé un sac de linge de rechange pour rien.

-Etc...

Vraiment, la vie de parents n'est pas de tout repos, ça, on le sait! Quand ces bévues tellement prévisibles, et frustrantes se produisent, on est partagés entre la colère, l'exaspération et le fou-rire, car on se doutait tellement que ça allait arriver.

Heureusement, les enfants ont des antidotes pour se faire pardonner leurs bêtises prévisibles. Un calin, un beau dessin, une remarque comique, comme Noémie qui m'a lâché un beau "C'est mangeable'' au milieu du repas, la fièreté qu'ils nous inspirent quand on voit le regard des gens s'attendrir à leur vue, les discussions, parfois assez fantastiques qu'on peut avoir ensemble quand on se raconte nos histoires.

Une chance que tout n'est pas que noir ou blanc, parce que sinon, des petits paquets de troubles, on n'en ferait plus ben ben...