jeudi 24 septembre 2009

Accepter le regard des autres... mais aussi leur aide!

Une des premières choses qui m'a frappée en sortant de l'hopital avec Lucas a été le regard des gens. Rien de très flamboyant, mais un petit coup d'oeil qui s'attarde, qui se questionne.

Bien sur, il y a des commentaires, des gens qui nous révèlent une tranche de vie dont on fait semblant de s'intéresser. La première fois que je suis allée à la pharmacie avec Lucas (serti de son gros pansement qui fixe sont tube sur sa joue), une personne m'a posé une question. En moins de deux, c'étaient TOUTES les personnes qui attendaient leurs médicaments qui se sont passionnément intéressées au cas de Lucas. Faut dire que c'est long longtemps d'attendre des médicaments à la pharmacie, ils devraient faire comme dans les cliniques et mettre des revues...

Dans cette mini-foule compatissante il y avait:

Un vieux monsieur qui me disait quoi faire avec le tube de Lucas, ce même tube au sujet duquel il m'a questionnée sur l'utilité 2 minutes auparavant. Moi qui aime TELLEMENT me faire dire quoi faire!

Une madame s'est mise à me raconter que sa fille aussi avait vécu avec un tube dans le nez pendant sa petite enfance. Elle me parlait comme si elle savait exactement (peut-être mieux que moi, à l'entendre) ce que je vivais. Elle me rassurait même sur des choses desquelles il ne m'était jamais venu à l'idée de m'inquiéter, comme la grandeur de Lucas à l'âge adulte. Je pense qu'elle était plus intéressée à me faire part de son propre vécu, de sa projection sur ce que je vis, que d'écouter les réponses aux questions qu'elle me posait.

Un monsieur qui ne parlait pas très bien français a puisé dans ses réserves de vocabulaire pour me demander dans ma langue à quoi servait le tube de Lucas. Je crois que dans tous ces gens c'est celui que j'ai trouvé le plus sympathique. Pas de conseil, pas de tranche de vie, juste une question franche, posée avec respect.

Je sais bien que tous ces gens agissaient par sympathie, qu'ils n'avaient pas la ferme intention de me faire passer un mauvais quart d'heure, mais je pense que je vais commencer à ramasser des revues pour les mettre dans la salle d'attente de ma pharmacie.

Les questions que je préfère sont de loin celles des enfants. Ça les impressionne, un tube dans le nez! Faut dire qu'on les chicane quand ils y mettent leur doigt, alors imaginez un tube... Les enfants sont très curieux des différences, ils sont aussi très empathiques. Presque tout ceux qui m'ont posé des questions m'ont demandé si le tube faisait mal.

Bref, oui, le regard et les questions des autres fera partie de notre vie durant tout le temps où Lucas aura besoin de son fameux tube, mais bon, ça fait partie des trucs auxquels on doit s'adapter, faut croire!

L'aide des amis, encore plus précieux que l'on pense

Quand on vit un moment plus difficile, on découvre à quel point on a besoin d'être bien entourés dans la vie. On a besoin de nos amis, de notre famille tant au niveau moral, que physique. Toute l'aide apportée est grandement appréciée.

J'habite dans une coopérative d'habitation, et une journée, en revenant de l'hopital, j'ai trouvé un gros carton sur ma porte; Une vingtaine de mes voisins m'avaient écrit un petit mot d'encouragement! J'en ai presque pleuré, tellement j'étais surprise et touchée par ce petit geste qui tombait si à pic.

J'ai aussi reçu beaucoup d'aide d'une amie qui lave pour moi les multiples seringues que je dois utiliser pour les médicaments de Lucas. Mine de rien, ça en fait des seringues, à 40 par jour! C'est extrêmement sympathique de sa part, parce que ça me soulage d'une tâche longue et assez ennuyante. Merci Joelle!

Deux des soeurs de Claudine, la presque deuxième maman de Lucas ont eu l'excellente idée d'offrir chacune un mois de traiteur pour les diners de Émile. En plus de me faire gagner une bonne demi-heure de temps par jour, elles me font économiser un peu de sous. Un gros merci, Lucie et Madeleine, c'est un geste extrêmement généreux de votre part!

Claudine, qui ne s'est pas mérité son titre de presque deuxième maman de Lucas pour rien nous a doné plus que du soutien. Elle est venue passer des nuits à l'hopital pour nous permettre de souffler un peu, elle m'a trimballée un peu partout pour faire des comissions, histoire d'éviter l'affreusement coûteuse bouffe de la cafétéria. La journée de l'hospitalisation de Lucas, je lui ai laissé un message sur son répondeur pour lui annoncer la nouvelle. Le lendemain matin, nous revenions d'un rendez-vous en ophtalmo et une infirmière m'a dit qu'une dame nous attendait dans notre chambre. Je me suis demandé qui ça pouvait bien être... Évidemment, c'étais Claudine, qui ne voulait pas se contenter d'un coup de fil pour prendre des nouvelles de son petit Loulou adoré! Je t'adore, Claudine!

Les exemples d'aide que l'on a reçues sont très nombreuses, de ma mère qui est déménagée chez nous pendant 2 semaines, à mon ami Félix qui a quelques fois ramassé Noémie à la garderie pour moi, à Annick qui est débarquée chez moi avec une fournée d'excellents muffins encore chauds. Et je pourrais continuer longtemps à citer des marques de solidarité que nous avons reçues.

À toutes ces personnes, je veux dire un merci immense. Quand on vit une situation oû on croit perdre les pédales, oû on ne sait pas oû donner de la tête, qu'on a de la peine, de la peur, et des millions de trucs à organiser, ça aide vraiment de se sentir épaulé, d'avoir de la bouffe toute prête à manger, de savoir qu'on peut compter sur nos amis. Snif!

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